Camionnage au Québec : comprendre les enjeux pour éviter la panne financière

Le secteur du camionnage traverse une période difficile. Entre la baisse des tarifs, le prix élevé du diesel, le manque de main-d’œuvre et les nouvelles exigences environnementales, plusieurs entrepreneurs du transport peinent à garder la route. Pourtant, des solutions existent pour éviter la panne financière.

En bref

Le secteur du camionnage au Québec est sous pression. Entre la baisse des revenus et la hausse des coûts, plusieurs entreprises de transport peinent à rester rentables. Voici les principaux enjeux qui freinent la route des PME :

  • Tarifs au kilomètre en baisse et revenus instables
  • Hausse du prix du diesel et des coûts d’entretien
  • Pression des nouvelles normes d’électrification
  • Difficultés de recrutement et de rétention de chauffeurs qualifiés
  • Endettement élevé et marges de crédit coûteuses
  • Concurrence déloyale liée au modèle « Chauffeur inc. »

Heureusement, des solutions existent telles qu’un diagnostic financier, une meilleure gestion des coûts et un accompagnement par des professionnels.

Moins de revenus, plus de dépenses

Depuis la pandémie, le secteur du transport routier est dans une mauvaise passe. La demande est plus faible qu’avant, surtout pour les trajets entre le Québec et les États-Unis. Résultat : les tarifs au kilomètre ont chuté, alors que les coûts d’exploitation n’ont jamais été aussi élevés.

Les propriétaires de camions doivent payer :

  • le carburant (diesel)
  • les réparations et l’entretien
  • les assurances
  • les paiements de prêts pour leur véhicule

Et tout cela, avant même de se verser un revenu. Pour plusieurs, les marges sont si minces que le stress de gérer une entreprise dépasse les avantages d’être à son compte. Certains choisissent même de laisser tomber l’entrepreneuriat pour redevenir salariés, avec un revenu stable et moins de risques.

Le coût du carburant et des nouvelles normes

Le prix du diesel continue de peser lourd sur les finances des transporteurs.
À cela s’ajoutent les nouvelles normes d’électrification imposées par les gouvernements, qui visent à réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Même si ces objectifs sont louables, ils obligent les entreprises à investir dans des camions électriques ou hybrides, souvent beaucoup plus chers. Sans aide financière suffisante, il devient difficile pour les PME d’assumer ces coûts.

Une main-d’œuvre en crise

Autre défi majeur : le recrutement. Les grandes entreprises de transport peinent à trouver des chauffeurs qualifiés. Plusieurs quittent le métier à cause du stress, du manque de reconnaissance ou de conditions de travail difficiles.

À l’inverse, certains conducteurs étrangers ou peu formés obtiennent des permis douteux, ce qui alimente des problèmes de sécurité et nuit à la réputation du secteur.

Les employeurs se retrouvent donc dans un cercle vicieux : difficile de recruter du personnel compétent, et encore plus difficile de le garder dans un contexte économique instable.

L’endettement : un frein qui gruge la rentabilité

Les entreprises de camionnage doivent souvent emprunter pour acheter leurs camions, entretenir leur flotte ou couvrir les dépenses pendant qu’elles attendent d’être payées.

Or, avec la hausse des taux d’intérêt, ces dettes coûtent beaucoup plus cher qu’avant. Les marges de crédit se remplissent rapidement et les paiements mensuels deviennent lourds.

Un simple bris mécanique peut plonger une entreprise dans une crise de liquidité. Ce manque de trésorerie empêche aussi d’investir dans la modernisation ou l’électrification de la flotte.

Comment reprendre le contrôle de votre entreprise ?

Vous êtes entrepreneurs du transport et vous vous sentez concerné par les enjeux mentionnés plus haut ? Malgré les défis, il est possible de remettre votre entreprise sur la bonne voie.
Voici quelques pistes :

  1. Faites le point sur votre situation financière

    Un diagnostic clair permet de comprendre où se perdent les profits et d’identifier les contrats déficitaires.

  2. Révisez vos contrats et tarifs

    Mieux vaut refuser une entente à perte que de travailler à crédit.

  3. Optimisez la gestion du carburant

    Suivre la consommation, planifier les itinéraires et former les conducteurs peut vous aider à réduire la facture.

  4. Planifiez la transition écologique.

    Renseignez-vous sur les programmes de subventions et adaptez votre flotte graduellement.

  5. Prévoyez un coussin de trésorerie

    Essayez de négocier une marge de crédit raisonnable avec votre banque et évitez d’accumuler des dettes à court terme.

  6. Demandez de l’aide avant qu’il ne soit trop tard

    Les conseillers en redressement de Raymond Chabot peuvent vous aider à restructurer vos dettes, renégocier vos ententes et protéger votre entreprise avant la faillite.

Le phénomène « Chauffeur inc. » : un casse-tête pour le secteur

De plus en plus de conducteurs se déclarent « travailleurs autonomes incorporés » pour contourner les obligations fiscales et sociales des employeurs. Ce modèle, appelé « Chauffeur inc. », crée une concurrence déloyale entre les entreprises qui respectent les règles et celles qui ne le font pas.

Les transporteurs qui jouent selon les règles doivent donc affronter des compétiteurs qui offrent des tarifs plus bas, mais souvent au prix de la sécurité et de la conformité. Ce système fragilise tout le secteur.

En conclusion, le camionnage reste un pilier de l’économie québécoise : sans lui, nos supermarchés, hôpitaux et commerces s’arrêteraient.
Mais pour survivre, le secteur doit s’adapter à une nouvelle réalité :

  • des coûts élevés
  • des normes plus strictes
  • et une main-d’œuvre à valoriser

Les entrepreneurs doivent revoir leur modèle d’affaires, miser sur la planification et la prévention, et surtout, ne pas attendre que la situation dégénère. Si tel est votre cas, n’hésitez pas à contacter nos syndics autorisés en insolvabilité. Il est possible de réduire l’endettement, d’améliorer la rentabilité et de reprendre confiance dans l’avenir.

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